et en pdf, c'est par là
— On va s’arrêter, là !
Abdel leva un doigt vers la vitrine
éclairée du Lavomatic. Kevin immobilisa la Clio le long du
trottoir. Deux ados discutaient à l’intérieur de la boutique.
— Coupe le contact, grogna
Abdel.
— Hein ?
— Coupe le contact, je te dis !
Ça me fait des vibrations dans le bide.
Kevin tourna la clé et le moteur se
tut. Les essuie-glaces se figèrent, laissant la neige moucheter le
pare-brise en silence.
— T’as mal ?
Abdel était tout pâle. Il tourna la
tête et dévisagea son chauffeur.
— Je viens de me prendre une
giclée de plomb, connard ! Évidemment que j’ai mal !
Abdel se tordit en grimaçant,
puis reprit :
— C’est quoi, ce bled ?
— Je sais pas, mon frère. Un
truc en-Brie. Connerie-en-Brie, j’en sais rien. Mais y’a pas un
rat. C’est pour ça que les gamins viennent là. Ils se font chier.
C’est la nuit, c’est l’hiver. Ils viennent à la lumière…
— Je m’en fous. Je peux pas
rentrer à Saint-Denis comme ça. Faut que je lave le sang… et que
je chope d’autres fringues. Y’a sûrement un robinet… Dans une
laverie, y’a un robinet… Y’a un robinet, non ? Dans une
laverie…
— P’tête… Putain, tu pisses
le sang, là. Y’en a plein le siège, regarde…
— Tu veux pas faire une photo
non plus ? Et la foutre sur Youtube ? Va voir s’il y a de
l’eau ! Et vire-moi les deux, là…
Par la vitrine du Lavomatic, Kevin
regarda les deux jeunes qui discutaient, assis en face des machines.
— OK, OK, j’y vais…
Il ouvrit la portière et s’extirpa
de la Clio en faisant couiner le siège. Tout en scrutant les
environs, il défroissa son jogging peau-de-pêche blanc d’un
revers des mains. La place du village était déserte, blanchie par
la neige, à peine éclairée par un lampadaire et les néons du
Lavomatic. Un calvaire en fer forgé avec un Christ de traviole y
rouillait lentement. Les volets des maisons alentour étaient tirés.
Le silence était presque inquiétant. Un silence nocturne et
glacial. Un silence de Noël.
— Il est pas huit heures et tout
est fermé… C’est quoi, cet enfer ? maugréa Kevin en
contournant la voiture. Une giclée de vapeur s’échappa de sa
bouche. La neige couina sous ses pieds. Il s’avança vers le
Lavomatic. Instinctivement, il posa la main sur son bas-ventre :
son flingue était en place, sous sa veste. Il jeta un rapide coup
d’œil au scooter garé devant la vitrine avant d’entrer. La
lumière blanche des néons et la pâleur immaculée des lieux lui
firent plisser les yeux. Deux ados, un garçon et une fille, étaient
assis l’un contre l’autre devant la rangée massive de machines à
laver. Un sèche-linge s’ébrouait en continu. Un transistor
postillonnait un vieux Sheila.
— Salut les jeunes ! lança
Kevin.
— Bonjour, répondirent-ils à
contretemps, en évitant de dévisager cet inconnu d’une trentaine
d’années, maigre et trop nerveux sous ses dreadlocks blondes.
Kevin continua de sourire tout en
cherchant un point d’eau. La pièce principale n’en contenait
pas. Il trouva en revanche une porte.
— Y’a quoi, là ?
— Des toilettes. Et le matériel
d’entretien de la boutique, annonça le gamin. Je le sais, c’est
ma mère qui fait le sol, ici. Le mardi et le vendredi, conclut-il,
triomphant.
— Ah ! Super !
Kevin ouvrit la porte et découvrit une
cuvette de toilette, un lavabo, un seau, un balai-brosse et des
serpillères. Satisfait, il referma la porte et se retourna vers les
deux jeunes.
— C’est à vous, le linge qui
sèche, là ?
— Non, reprit le gamin. C’est
à madame Maryam. Elle fait toujours sa machine le dimanche soir.
— Ah ok… Bon, moi aussi, je
vais avoir besoin de faire une machine, là… Alors faut vous
barrer.
Les deux jeunes se regardèrent,
incrédules.
— Mais on attend… tenta le
garçon.
— Tu prends ton scoot’ et vous
tracez. Allez, mon frère…
— Mais on sait pas où…
Kevin tira son calibre et mit l’ado
en joue. Sa voix se fit sifflante.
— Mais quoi ? Mais quoi ?
Tu dis « mais », je te dis de te barrer, et tu redis
« mais ». Mais quoi, putain ? Mais quoi ?
Les deux jeunes levèrent les mains en
signe de reddition, puis, en crabe et au rythme de la musique, ils
gagnèrent la sortie en fixant le sol.
— On s’en va, Monsieur. On
s’en va ! Viens.
— C’est ça :
barrez-vous ! Et Joyeux Noël !
Une fois dehors, ils enfourchèrent le
deux-roues à la hâte et disparurent au diable vauvert dans un
vrombissement d’enfer.
— Putain… Sont cons, les gens,
des fois… Bolosses ! grogna Kevin en rangeant le flingue et en
ressortant du Lavomatic. Abdel baissa la vitre.
— Mais pourquoi tu les as
braqués ? Ils vont prévenir les keufs !
— Des bolosses… Allez, viens…
Ils diront rien, je te jure, mon frère…
Kevin aida Abdel à quitter
l’habitacle. Tout le côté droit de son blouson beige était bruni
par le sang. Son jean en était imbibé jusqu’au genou. Kevin le
soutint jusqu’à la boutique.
— Putain ! Ça saigne, là…
— Ouais… C’est quoi, ce
bruit ?
— C’est la radio, là… T’es
sûr que c’est de la chevrotine ? Ça a pas l’air…
— Aide-moi, coupa Abdel.
Kevin ouvrit la porte du petit local et
s’effaça. Abdel y entra et retira à grand-peine son blouson.
— Si on avait fait le coup en
semaine, on aurait trouvé une pharmacie. Mais là, un dimanche…
Noël, en plus…
— Arrête de dire des conneries.
C’est ouvert le dimanche, les couvents, pas en semaine. C’est
comme ça. C’est le jour du Seigneur, avec la messe, le petit Jésus
et tout. Le reste de la semaine, c’est fermé. Le problème, il est
pas là…
Le sweatshirt jaune avait lui aussi
retenu pas mal de sang. Kevin s’en émut.
— Putain…
Abdel l’ignora.
— Parce que l’argent liquide,
il est plus dans les magasins, il est plus dans les banques. Tout ça,
c’est carte bleue et compagnie. Si t’es pas un putain de hacker,
t’es mort. Et puis c’est la crise, plus personne en a, du blé.
Y’a plus que dans les églises : les tableaux et tout, ils
l’ont dit à la télé. Le Vatican. Ils ont des caves pleines de
trésors. De l’or et des diamants. J’te jure !
— Je te crois, mon frère.
Il retira le sweatshirt en
grognant.
— Le problème, c’est que les
nonnes, elles sont pas censées avoir des flingues…
— C’est le jardinier, je
crois, qui a tiré. Tu sais, le gros, là… Avec son fusil de
chasse.
— J’ai bien vu, je te jure. Il
le tenait comme une lance, son calibre… Il a craché comme un
dragon. Avec des flammes et tout… C’était Apocalypse Now.
Mais putain, merde ! Ils respectent pas la vie, ces gens ?
Tu tueras point et tout. Tendez la joue gauche, tout ça… Ça veut
plus rien dire pour eux ?
Abdel était outré. Il souleva son
teeshirt, révélant un trou noir et béant qui dégueulait de sang
par saccades. Kevin paniqua un peu :
— Putain, c’est dégueu !
C’est pas de la chevrotine, ça, mon frère. T’as mangé une
bastos… Bouge pas ! Y’a des fringues dans un sèche-linge…
Kevin quitta le local, alors Abdel
enchaîna, plus fort :
— Ils l’ont apprise où, leur
Bible ? À Bagdad ? T’arrives et ils défouraillent… Je
te jure, je suis dégoûté…
— T’es catho, toi ?
s’enquit Kevin de l’autre salle.
— T’es con ! Non… mais
c’est pas une raison, putain ! Y’a des commandements,
merde !
Le blondinet reparu portant deux
serviettes éponge et un sweatshirt sombre.
— Tiens, mon frère. Mets ça
dessus. Ça devrait faire l’affaire, le temps de rentrer à
Saint-Denis.
Abdel saisit les serviettes, s’y
enroula, puis enfila le sweatshirt en piaulant.
— Regarde si y’en a pas une
autre. Faut serrer plus, là.
Kevin sortit du local au moment où une
femme d’une quarantaine d’années traversait la place en
direction du Lavomatic. Elle fit une halte devant le calvaire, se
signa, puis reprit sa route. Kevin tira la porte du local derrière
lui et s’assit rapidement. La femme portait un anorak rouge et un
jean. Elle salua en entrant.
— Bonsoir. Il fait pas chaud…
— Bonsoir, madame, répondit
Kevin avec un sourire nerveux.
— Vous attendez quelqu’un ?
— Ma copine. Elle doit arriver.
La femme battit l’air des deux mains.
— Ah ! c’est le
rendez-vous des amoureux, ici ! Elle habite ici à la
Croix-en-Brie, ou dans les environs ?
Kevin leva les yeux pour la dévisager.
Elle posait beaucoup de questions.
— Oui. Un bled, un peu plus
loin…
— Ah bah ce soir, vous allez
avoir un problème. Ils ont tout bloqué.
— Qui ?
— Les gendarmes. Le Plan
Épervier. Il y a eu une attaque au couvent des Carmes à Avon. À 40
kilomètres d’ici, à peine.
Kevin se figea.
— Ah ?
— Deux types. Armés. Y’en a
un qu’est blessé, il paraît. Vous feriez peut-être mieux
d’appeler votre copine et de remettre à demain. Bon…
Elle se tourna, et s’immobilisa en
voyant le sèche-linge ouvert et son linge sur le sol carrelé.
— Bah mon linge… Qu’est-ce
qui s’est passé ?
— Ah… C’est à vous ?
Il y avait deux gamins qui jouaient là, quand je suis arrivé… Je
leur ai dit de se bar… de dégager, quoi. Ils sont partis… avec
deux serviettes, je crois…
— Romain ? Un petit brun
avec une veste bleue ?
— C’est lui !
— Bah c’est bizarre… C’est
pas son genre, les bêtises…
Kevin la laissa cogiter encore un temps
en palpant son flingue sous sa veste. S’il ne réussissait pas à
s’en débarrasser rapidement, il devrait s’en débarrasser
rapidement. Il se leva.
— Bon. Je vais aller aux
toilettes et puis je vais rentrer, alors. Bonsoir. Et Joyeux Noël !
— Joyeux Noël ! lui
répondit la femme qui attrapa un panier et le remplit de son linge.
Kevin entra dans le local et referma la
porte derrière lui. Il tenta de chuchoter mais les mots raclaient sa
gorge.
— Elle vient chercher son
linge ! Elle va se barrer !
Il se retourna. Abdel était assis sur
la cuvette, livide, les bras ballants, les yeux clos. Kevin se
précipita vers lui.
— Hé ! mon frère, t’es
là ? Hé ?
Les paupières d’Abdel papillonnèrent
un peu puis il ouvrit les yeux. Kevin lui sourit.
— Tu reviens à la vie, mon
frère ! On va rentrer, hein ?
Il se détourna vers la porte et
l’entrouvrit. Le Lavomatic était vide. Dehors, la femme, son
panier sous le bras, traversait la place blanche, le pas rapide.
— Faut que tu te lèves, là. On
a un gros coup à finir, hein ?
Abdel grincha.
— Allez, mon frère, tu te
souviens ? La belle vie ? Les nanas qui se secouent
autour de la piscine. Comme dans les clips, mon frère ! C’est
maintenant !
Il l’attrapa par un bras et le
releva.
— Les diamants, les trésors des
curés, tu te souviens ? C’est maintenant, mon frère.
— Ouais, souffla Abdel en
grimaçant un sourire.
Kevin le traîna sous la neige jusqu’à
la Clio et l’installa délicatement dans l’habitacle. Il
contourna la voiture et se jeta derrière le volant.
— On est reparti, mon frère. On
est bientôt chez nous. Ça va aller, hein ?
Il démarra et alluma les phares de la
Clio. Dans un raclement de pneus, ils quittèrent le village,
s’engageant sur une route communale qu’emmuraient de larges
arbres sombres.
— Tu me lâches pas, hein ?
C’est Noël !
— J’ai mal, j’te jure…
— Je sais, mon frère, je sais…
Tiens bon. On a fait le plus gros. On la tient, notre villa au
Touquet. Tu te souviens, la colo, gamins ?
Abdel sourit. Il regardait la neige qui
pétillait dans la lumière des phares.
— Ouais. Le Touquet…
— Y’aura une salle de sport.
Avec des haltères. Et des…
Kevin se figea et décèlera. Il
éteignit aussitôt les phares de la Clio. Au loin, dans la nuit, à
travers les arbres, scintillaient les feux rouges et bleus d’un
barrage. La voiture s’immobilisa. Abdel vit à son tour les
lumières des véhicules de gendarmerie.
— Faut que tu m’y amènes,
Kev’…
Le grand blond se tourna vers son
copain, faisant voleter ses dreadlocks.
— Hein ?
— Ils vont m’emmener à
l’hosto. C’est ma seule chance…
— Là, regarde ! Y’a un
chemin !
Kevin alluma les veilleuses, et
redémarra pour emprunter le petit sentier de terre tapissé de
neige. Après une trentaine de mètres, le chemin déboucha dans un
champ uniformément blanc, cerné d’arbres noirs. Kevin coupa le
contact.
— Qu’est-ce que tu fais, Kev ?
souffla Abdel, blafard.
Kevin ouvrit sa portière et
interrompit son mouvement.
— Je vais pas te livrer aux
keufs, mon frère. Et y’a pas dix mille solutions !
Il sortit de la voiture, en fit
le tour. Dans l’obscurité, il manqua de glisser et jura. Il ouvrit
le coffre qui s’alluma.
— Sors… Sortez de là !
Il empoigna la nonne par le bras et la
hissa. Comme elle peinait à s’extraire du coffre à cause des
liens qui entravaient ses mains, il l’aida à se mettre debout. La
femme d’une cinquantaine d’années lui lança un regard froid.
— Faut que vous aidiez mon
copain, là, madame…
Sans ménagement, il arracha son
bâillon et la poussa le long de la voiture, vers la place du
mourant. Kevin ouvrit la portière. Abdel haletait et râlait, les
yeux grands ouverts. La nonne regarda Kevin.
— Détachez-moi, sinon comment
voulez-vous…
Il l’observa un instant puis défit
ses liens en soupirant. La nonne se baissa aussitôt libre. Elle prit
le pouls du blessé et se tourna vers Kevin.
— Aidez-moi à le sortir. Il est
pâle comme ça depuis longtemps ?
— J’dirais un quart d’heure,
madame…
— Ma Sœur…
— Hein ?
— Ma Sœur. Pas « madame ».
— Un quart d’heure, ma Sœur.
Ça va aller, mon frère.
— C’est votre frère ?
— Abdel ? Non, pourquoi ?
— Bon allongez-le sur le sol
qu’on regarde sa plaie.
Ils extirpèrent Abdel de l’habitacle
et l’installèrent au sol. Les sons qui sortaient de sa gorge
étaient maintenant plus forts. La nonne s’agenouilla dans la neige
boueuse et se pencha sur lui.
— Abel ? Vous m’entendez ?
— C’est Abdel…
— Pardon. Abdel ?
Abdel grogna. N’y tenant plus, Kevin
se jeta dans la terre près de lui.
— Putain, mon frère. Faut pas
lâcher. On a la nonne. On va demander la rançon. Les diamants et
les peintures comme à la télé, tu sais ? Comme t’as dit.
C’est la piscine au Touquet ! Avec les putes qui bougent leurs
boules, comme t’as dit !
Abdel tourna la tête vers la
nonne.
— Hôpital… lâcha-t-il dans
un râle.
Les traits de Kevin se tendirent tout à
coup. Il examina le visage d’Abdel puis observa la nonne. Puis
Abdel de nouveau. Il se releva d’un bond.
— Tu veux tout faire foirer,
c’est ça ? Mais t’es un putain de bolosse, toi aussi !
Tu pouvais pas planquer ton cul ? Il a fallu que tu te prennes
une bastos, siffla Kevin entre ses dents, comme un serpent.
Les grognements d’Abdel devinrent des
plaintes rauques.
— Il va mourir, annonça la
nonne, grave.
— Qu’il crève… mais qu’il
ferme sa gueule ! brailla Kevin en sortant son flingue.
Elle lui prit la main et commença à
marmonner.
— Mais qu’est-ce que vous
faites, là ?
— Je prie pour son âme. Je lui
donne l’extrême onction. Pour préparer son passage vers le Père.
— Le père ? Mais il le
connaît pas, son père ! Sa mère, elle s’est fait baiser
dans un square !
— Vers Dieu.
— Ah… Et ça va le guérir ?
— Dieu seul le sait…
Les plaintes d’Abdel devinrent des
cris qui strièrent la nuit. Alors Kevin enfonça son calibre dans la
poche de son jogging peau-de-pêche et lui tira une balle dans la
tête. La détonation fut à peine assourdie. La sœur essuya le sang
sur son visage.
— Maintenant, il va la fermer.
Bolosse ! Il a tout fait foirer…
— Ils arrivent, annonça la
nonne.
Par-delà les arbres, les faisceaux de
lumière repeignaient la nuit, illuminaient les platanes comme des
sapins de Noël, se rapprochaient lentement. Les sirènes
tintinnabulaient au loin. Kevin tourna la tête vers l’autre
extrémité du champ. La nuit, la neige camoufleraient sa fuite. Il
releva son arme. La nonne le regarda.
— Faut que j’y aille, ma Sœur.
— Je vous pardonne…
Elle commença à prier. Une étoile
détala dans le ciel. Quelqu’un venait sûrement de naître quelque
part. Kevin secoua la tête avec une moue de mépris.
– Des bolosses… Vous êtes tous des
bolosses…
Un éclair illumina la nuit.
Les Valseuse version 2014 avec une chute pas très catholique. L'abondance de dialogues, et de Frère, ralentit un peu le récit mais j'ai aimé l'ambiance. L'aventure tragi-comique de ces deux mafrats banlieusards, paumés en milieu rural, est plus navrante que vraiment palpitante mais le style est là. Belle plume trempée dans la grisaille du fait-divers.
RépondreSupprimerSans prétention, quelques facilités et maladresses, mais l'histoire est là et les personnages aussi.
RépondreSupprimerBien aimé. Ça se lit tout seul, sans hésitation...
RépondreSupprimer"Le père ? mais il le connaît pas son père..."