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ou bien lire, ci dessous ...
Après avoir lu plusieurs bouquins assez sombres, voire très noirs, j’avais envie de lire tout autre chose. Un livre plus léger, un truc qui n’élève pas anormalement mon taux d’adrénaline. J’ai donc été attirée par le titre de celui de Joël Egloff « Libellules ».
Après avoir lu plusieurs bouquins assez sombres, voire très noirs, j’avais envie de lire tout autre chose. Un livre plus léger, un truc qui n’élève pas anormalement mon taux d’adrénaline. J’ai donc été attirée par le titre de celui de Joël Egloff « Libellules ».
Autant le dire tout de suite, si vous
chercher à lire une histoire trépidante avec un macchabée toutes
les trois pages, un livre avec un suspens qui vous tenaille de la
première à la dernière ligne, il vaut mieux que vous passiez votre
chemin et que vous vous inspiriez d’une autre chronique « des
poches sous les yeux » comme par exemple celle sur Mapuche de
Caryl Férey chroniquée par Jimmy.
Avec Libellules, on est sur un tout
autre registre. Ce n’est pas un roman, ni même un recueil de
nouvelles. Joël Egloff nous offre plutôt vingt-cinq histoires,
chroniques, moments de vie, comme autant de bulles de savon qui
s’envolent au fil des pages.
Certaines sont légères comme un
souffle d’air printanier quand d’autres vous éclatent à la
figure. Je pense en particulier à l’une de mes favorites « Conte
de Noël » qui laisse un sillage amer et tenace même plusieurs
jours après la lecture.
Toutes ces histoires, et c’est là le
talent de l’écrivain, sont comme autant d’instantanés de ces
petits moments ordinaires qui émaillent notre quotidien. Tous ces
moments auxquels, généralement, nous ne portons pas attention :
une femme qui secoue son linge, une lettre inaccessible, une offre
d’emploi, ou l’horloge du clocher de l’église d’un petit
village qui soudain disparaît.
Joël Egloff croque ces moments
ordinaires avec délectation. Il porte sur eux un regard étonné,
décalé qui les transforment chacun en un petit tableau coloré et
font de ce livre une mosaïque multicolore.
Là, où nous ne trouverions rien à
raconter. Sur ces scènes que nous voyons sans les regarder, son
regard à lui s’accroche et par la magie des mots, il nous embarque
sur des sentiers que nous n’avions pas remarqués. Chemins
poétiques, parfois doux, parfois amers, souvent contés avec
dérision, il nous invite à partager ces moments, ces instants
éphémères qui nous paraissent ordinaires et qui pourtant ne le
sont peut-être pas.
Ces histoires, souvent très courtes,
qui ne dépassent pas pour la plupart trois à quatre pages, sont
comme autant de bulles d’oxygène que l’on peut lire à tout
moment et qui viennent nous distraire de notre quotidien, en portant
sur ce dernier un regard neuf. Le livre refermé, on se surprend à
se demander ce que Joël Egloff pourrait nous écrire au sujet de
cette vieille dame qui, telle un lézard, semble se réchauffer au
soleil sur ce banc public au milieu du square. Ou les angoisses
soudaines lorsqu’on découvre un courrier portant la Marianne en
effigie et émanant des services de la préfecture. Un impayé, une
amende peut-être ? Ou encore sur les élucubrations métaphysiques
de cet enfant au cartable brinquebalant qui observe, accroupi, un
brin d’herbe avec attention.
Ce livre ouvre notre regard, il nous
invite à rêver, à nous émerveiller, à nous interroger sur les
petits riens du quotidien. C’est Libellules de Joël Egloff et
c’est aux éditions Folio - Gallimard pour à peine plus de cinq euros.
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