samedi 8 novembre 2014

La comptine des coupables - Carin Gerhardsen - Editions 10/18

Une chronique que vous pouvez écouter sur le site de l'émission 

Si vous êtes fan absolu des polars à la suédoise, alors ce livre-ci va sûrement vous plaire et il viendra compléter votre collection. Mais peut-être parce que je préfère le soleil, en tout cas, moi, je n’ai pas été franchement emballée par ce bouquin. L’intrigue en elle-même est bien ficelée. Cela dit, c’est je crois le minimum pour un polar dès lors qu’il s’agit de retrouver un coupable. Pour ceux pour qui pensent qu’un bon polar c’est avant tout la qualité d’une intrigue alors ce livre devrait satisfaire leur souhait en rebondissements inattendus. Pour ceux qui attendent davantage d’un roman, notamment quant à ses qualités littéraires, alors c’est pas gagné.

Tout commence par la découverte d’une femme et de ses deux enfants égorgés dans le lit de leur mère. Aucun indice, mais une multitude de questions qui émergent. Comment cette femme de ménage peut-elle habiter une maison si luxueuse ? Pourquoi le père des enfants semble-t-il si peu touché par ce drame ?Une équipe de policiers se charge de résoudre cette enquête qui va les emmener dans des méandres complexes.

Ce qui apporte un plus à ce livre c’est qu’il ne traite pas que de l’enquête mais également du poids de la culpabilité que chacun peut être amené à porter et du poids des secrets. Ceux qui entourent cette affaire, mais également ceux de plusieurs des policiers chargés de l’enquête. Cependant, j’ai trouvé maladroit que ces policiers, en plus de leurs recherches sur ce meurtre mènent parallèlement des enquêtes personnelles qui interfèrent plus ou moins avec le récit principal. J’ai eu l’impression que les flics étaient davantage préoccupés par leurs problèmes personnels que par l’horreur de ce triple meurtre et leur rapport à la loi m’a parfois semblé bien ambigue. Ainsi, le fait qu’une femme policier qui a été violée après avoir été droguée ne porte pas plainte contre l’un de ceux qu’elle pense être coupable de ce viol, alors qu’elle est pourtant persuadée qu’il s’agit d’un de ses équipiers m’a dérangée à la lecture de ce livre.

Concernant l’écriture elle-même, c’est de l’écriture à minima. Une succession de faits alignés en narration extérieure à coup de phrases lapidaires, quelques dialogues. De la narration extérieure encore pour nous rendre compte des pensées intérieures des différents personnages ce qui, je crois, limite l’empathie qu’on pourrait ressentir pour eux. Pas de poésie, de rythme, de mélodie dans les phrases. Des paragraphes qui passent d’un personnage à un autre de façon abrupte. Une écriture essentiellement au présent mais qui ne suffit pas à donner de la vie au récit. Ce qui est sûr c’est que ce n’est pas pour le style que vous serez marqué par ce livre.


Il semble que ce livre fasse suite à deux autres et qu’on suive d’un tome à l’autre les histoires qui lient cette équipe de policiers. Possible que cela nous permette de nous attacher davantage aux personnages et que cela donne au roman une autre densité. N’ayant pas lu les précédents, je ne peux en juger. Je vous laisse le soin de faire votre propre opinion.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire