jeudi 28 avril 2016

Zombi – Joyce Carol Oates – Livre de poche



Ne vous fiez pas au titre de ce livre. Contrairement à ce que vous pourriez penser, il ne s’agit pas d’une histoire de morts-vivants à classer dans le même registre que Walking Dead, mais d’une histoire de Serial Killer.

L’histoire de Quentin, racontée de l’intérieur. Peut-être l’intérieur de son esprit dérangé, ou bien par l’intermédiaire de son journal intime. Difficile de trancher, mais une série de petits croquis émaillant le récit me font pencher pour la deuxième hypothèse.

Une histoire glaçante, écrite au scalpel. Une écriture quasi clinique. J’ai été surprise, au début, par la typographie. Le fait que les « et » sont remplacés systématiquement par l’esperluette « & », mais aussi par la ponctuation parfois décalée par rapport aux codes classiques. Joyce Carol Oates entremêle dans ce récit, des phrases extrêmement longues, hachées par ces & qui accrochent le regard, et des phrases courtes, où le point final n’est pas toujours là où on l’attend. Ce travail sur la typographie rend la lecture inconfortable, mais c’est justement ce qui contribue à rendre compte de l’état de confusion dans lequel vit Quentin.. Elle accentue le malaise qu’on peut ressentir à la lecture de ce livre.

L’histoire, par elle-même et la raison du titre, je me garderais bien de vous les dévoiler. Vous découvrirez cela au fil des pages. Cependant, si vous imaginez qu’un Serial Killer est un type vivant en marge de la société, vivant caché, loin de tous, vous risquez d’être surpris par Quentin.
Ce fils de notable est quelqu’un tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Serviable, il s’occupe de tondre régulièrement le jardin de sa grand-mère, et de l’accompagner chez sa meilleure amie en lui servant de taxi. Il fait des études universitaires et semble parfaitement inséré socialement.

Au travers de cette sombre histoire, en transparait une autre, en filigrane. Celle d’une société où selon son statut social, la justice n’est pas la même. D’ailleurs, derrière le vernis social, n’y a t’il que Quentin qui cache de sombres secrets ?

La chronique Audio de ce livre, sur Radio Béton, c'est ici

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