Il y a Silas, et
aussi Astrid. Ils sont lycéens dans un futur qu’on imagine assez
proche. Ils vivent tous deux dans un monde serein, dans lequel peut
intervenir à tout moment une brigade d’intervention spéciale
chargée d’effacer de la mémoire tout souvenir douloureux. A la place, juste un point bleu au poignet, seul signe de la souffrance oubliée. Et puis, il y a le réseau sur lequel chacun poste ses humeurs, ses gestes, et où les amis constamment "veillent" sur vous.
Mais eux, pas de
problèmes, ils sont heureux, amoureux. Jusqu'à ce que tout bascule lorsqu’Astrid se fait renverser par une voiture...
Je ne vous en
dirai pas plus, ce serait dommage, mais je peux vous dire que ce
livre est un magnifique roman d’anticipation qui, bien qu’il soit
classé parmi les livres jeunesse pourrait également être lu par
des adultes.
Il est un
extraordinaire support de réflexion sur la place des réseaux
sociaux comme instrument du contrôle social et sur les décisions
que peut prendre une société, théoriquement dans l’intérêt de
ses citoyens mais qui peut finir par s’exercer à leurs dépends.
Ainsi, qui, comme
dans ce livre, pourrait être contre les moyens qu’offrirait la
science de lutter contres les douleurs causées par des blessures
morales, des deuils ? Qui souhaiterait s’opposer à l’idée
d’épargner ces souffrances, notamment aux enfants ?
Ce livre, d’une
grande profondeur nous invite à nous questionner. L’auteur nous
propose de regarder ce monde qui pourrait être demain pour mieux
questionner celui d’aujourd’hui. Elle nous invite à réfléchir
à ce qui fait de nous des hommes, le rôle que joue la souffrance
dans la construction d’un individu.
Mais plutôt que de
vous parler de toutes les questions que fait naitre ce livre, je vous
invite à le lire.
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