Voilà un bouquin
que j'ai dévoré dans la soirée. L’écriture ciselée de
l’auteure y est pour beaucoup, mais je dois dire aussi que
l’intrigue m’a également embarquée.
Tout se passe dans
un petit village rural, l'un de ces 31 500 villages de moins de
2 000 habitants, au sud de France, mais je tiens le pari qu’au
nord, on y trouve les mêmes…
Ambiance campagne
donc. Le coq, les balcons fleuris, le clocher du village et surtout
le bar tabac du coin où s'échangent tous les cancans. Un de ces
lieux un peu paumés où tout le monde à l’impression de faire
partie de la même grande famille, enfin presque tous, car il y a les
« étrangers », ceux venus d’un village voisin ou pire
encore, de la ville d'à côté, voire, comble de l'horreur, de la
capitale. Mais comme dans toute grande famille soudée,il y a quelques tensions
et quelques « secrets de famille » bien enterrés, mais
toujours prêts à refaire surface.
Alors, dans la
famille « Castellac » (c’est le nom du bled) on
demande…
– Le maire,
notable indéboulonnable
– La mère,
une pièce rapportée qui a préféré s’éloigner
– Le fils, un
artiste dont les projets s’opposent à ceux du papa
– L’écolo
révoltée, qui veut faire souffler un vent nouveau sur le pays.
Et bien sûr, les
chasseurs, les mégères, les piliers du bar du village et les
autres…
Le roman démarre
lors des élections municipales. Le maire n’est pas un saint, mais
les habitants préfèrent détourner les yeux. On ne fait pas d’ombre
à la famille à laquelle on doit tout. Pourtant, un des projets
qu’il porte semble faire plus de vagues, et rallie contre lui les
quelques écolos du village qui ont osé monter une liste
d’opposition.
Lorsqu’un meurtre
se produit au village, au lendemain des élections, l’émoi est
grand.
Celle qui se charge
de mener l’enquête est une femme flic dynamique, Pénélope. Elle a du peps, c'est un personnage attachant, plein de vie. Son
portrait est bien croqué et je gage qu’elle sera un personnage
récurrent d’un prochain roman de Martine Nougué. Si elle avait pu faire autrement, elle aurait volontiers laissé l’affaire à d’autres
collègues du coin, mais ses supérieurs hiérarchiques ne lui ont
guère laissé le choix. Mais elle est noire, Pénélope, originaire du Sénégal, et dans ce petit village fermé sur lui-même, elle ne passe pas inaperçue. Elle enquête accompagnée d’un jeune stagiaire
dont j'aurais aimé qu’il soit traité comme un personnage un peu
moins secondaire de l’histoire. Il y a quelques passages où il
prend toute sa place, mais ces moments sont rares et c’est bien
dommage. Cela n’a cependant pas gâché mon plaisir de lecture.
Pour moi, la force
de ce roman, c’est cette capacité de l’auteure à nous faire
vivre de l’intérieur l’ambiance du village, ses ragots, ses
tensions, les fissures dans les murs de vieilles pierres. Il semble
si charmant ce village, vu de l'extérieur avec ses murs crépis à
l’ancienne et ses volets colorés, mais je me garderai de vous en
dévoiler l'intrigue. J'ai aussi aimé la verve de l'auteur et la vivacité des dialogues.
Je ne vous en dis pas plus... à vous désormais de soulever le rideau aux petits carreaux vichy. À vous, au fil des pages d’exhumer les secrets que renferme ce petit village…
Je ne vous en dis pas plus... à vous désormais de soulever le rideau aux petits carreaux vichy. À vous, au fil des pages d’exhumer les secrets que renferme ce petit village…
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