Sara la noire –
Gianni Pirozzi – Edition Rivage /Noir
Ce roman, ce sont
des personnages qui se télescopent. Ça se passe à Paris et en
Camargue aussi. Ça se passe en hiver et si les rues sont froides,
l’ambiance, elle, monte rapidement en température pour devenir
vite explosive.
C’est l’histoire
de Guillermo, un flic, moitié gitan obsédé par une affaire non
résolue de plus de sept ans. Celle de la disparition de deux jeunes
gitanes, l’une retrouvée morte, l’autre toujours portée
disparue. Il s’est solennellement engagé auprès de la famille à
retrouver la trace de cette dernière et c’est une promesse qu’il
ne prend pas à la légère. Mais Guillermo, c’est aussi un flic
brutal qui trempe dans des trafics de drogue et de prostitution.
C’est aussi
l’histoire de Djibril, encore mineur, qui vient de se tirer d’un
centre éducatif renforcé. A la rue, il se débrouille comme il peut
quand soudain, tout pourrait changer pour lui. Il pourrait toucher le
jackpot quand il se retrouve embarqué dans un règlement de compte
avec en ligne de mire la peau de Guillermo.
Lui, Guillermo,
c’est Hafzia qu’il a dans la peau. Cette jeune femme s’est
retrouvée entre ses mains lorsqu’elle a fui son mari trop violent.
C’est son autre obsession, à Guillermo, cette femme. Est-ce pour
ne pas risquer de la perdre qu’il l’a faite tomber dans la drogue
et la prostitution ?
Ce qui est sûr
c’est qu’il dépasse la ligne rouge, Guillermo. A force d’être
écartelé entre deux mondes, tout va finir par basculer et ça ne va
pas se faire sans casse...
Ce livre, c’est
aussi une écriture. Sèche. Sans fioritures. Des phrases courtes,
des dialogues vifs. Gianni Pirozzi nous emmène droit à
l’essentiel. On ressent peu d’empathie pour les personnages, mais
c’est parce que rien n’est fait pour nous y inviter. Quelques
sauts en arrière, surtout en début de récit, viennent éclairer le
lecteur. Personnellement j’ai peu apprécié ces « flash-back »
que j’ai trouvé un peu juxtaposés au récit principal, néanmoins
j’ai pris plaisir à suivre les protagonistes de ce drame jusqu’à
la chute finale.
L’une des
particularités de ce roman, c’est que l’auteur s’est inspiré
d’une nouvelle de Marc Villard « Entrée du diable à
Barbès-Ville » également édité chez Rivage en 2008. Cette
nouvelle, il se l’est appropriée, il l’a retravaillée pour y
mettre sa patte et en faire ce roman : Sara la Noire. Un livre
de Gianni Pirozzi édité chez Rivage Noir.
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